vendredi 19 septembre 2014

Le grand absent

La première chose qui m'a frappé dans la déclaration de Nicolas Sarkozy, c'est qu'à aucun moment il ne cite le nom de l'UMP. A aucun moment. Vous pouvez vérifier. Il y a plusieurs raisons à cela.

La première, la plus évidente, je dirais même la plus facile, c'est la posture gaullienne du rassembleur au-dessus des partis, qui va à la rencontre du peuple et patati et patata.

La seconde, plus subtile, est adressée aux dirigeants de l'UMP. En substance Sarkozy leur dit : organisez donc votre petite élection interne, moi je me positionnerai au-dessus des partis (et pas seulement l'UMP mais aussi le reste de la droite et du centre) pour diriger tout le monde. Vos histoires de statuts ne m'intéressent pas et je n'ai pas l'intention d'en tenir compte (mes taupes au sein de l'UMP m'aideront à passer par-dessus). Je vous laisse bien volontiers vous entre-tuer pour la présidence de l'UMP, une fois que vous serez tous bien abîmés je tirerai les marrons du feu. Quant à l'UDI, ce parti de couilles molles, je l'inféoderai de gré ou de force quoi qu'en dise Chantal Jouanno. La seule élection qui m'importe c'est la présidentielle et il est hors de question de m'abaisser à une primaire ouverte, je serai le seul candidat plébiscité par les militants. J'ai dit.

Bien évidemment inutile d'espérer que Sarkozy clarifie sa position vis-à-vis de l'UMP, comme disait le Cardinal de Retz: "On ne sort de l'ambiguïté qu'à ses dépens". Mais ce petit jeu n'a pas échappé à Alain Juppé, qui vient de réaffirmer sa volonté d'organiser une primaire ouverte. Bref, les couteaux sont tirés et les prochaines semaines vont être intéressantes.