vendredi 29 novembre 2013

Et l'inversion de la courbe du ridicule, c'est pour quand ?

J'ai l'impression que François Hollande a bien roulé tout le monde dans la farine hier avec ses vraies-fausses déclarations sur le chômage. Je ne sais pas si ce flou était volontaire, motivé par sa propension naturelle à la prudence, ou bien fortuit, mais il y avait quelque chose à la fois de réjouissant et désespérant à voir la petite troupe de commentateurs encartés, journalistes ou politiques, à se précipiter comme des lemmings vers la falaise qui les attendait.

Le Lab a fait un florilège des réactions qui ont précédé l'annonce officielle des chiffres du chômage, et c'est symptomatique du climat général. Car bien entendu ces spécialistes de l'information et du commentaire politique, qui ont tous un master 2 de lecture entre les lignes et un doctorat de batave seconde langue, ont interprété le soi-disant flou présidentiel comme une façon feutrée de préparer les esprits à une annonce catastrophique. Sauf qu'en réalité les chiffres sont bons, voire très bons pour le chômage des jeunes qui baisse continûment depuis avril ! Palme du ridicule à l'UMP, qui interpelle le gouvernement jusqu'à l'assemblée sur le thème "même le président ne croit plus à l'inversion du chômage". Mais à quoi d'autre s'attendre venant d'un parti qui a été incapable de la moindre proposition concrète depuis 18 mois, à part les vieilles lunes néolibérales moisies sur l'assistanat et les feignants de chômeurs qu'il faudrait inciter à chercher sérieusement du boulot en sabrant dans leurs allocations. Un exemple parmi d'autres avec Roger Karoutchi :

http://www.bfmtv.com/politique/inversion-courbe-chomage-karoutchi-denonce-une-farce-655986.html
François Hollande a affirmé, jeudi, que la bataille contre le chômage se ferait "mois par mois" et prendrait "tout le temps nécessaire". Devant la vive réaction dans les médias, il a ensuite tenu à assurer qu'il était en mesure de tenir son objectif d'inverser la courbe du chômage d'ici la fin de l'année.

Pourtant, cela ne convainc pas l'opposition. "François Hollande depuis des mois nous annonce toujours que tout va aller bien. 'Tout va très bien Madame la marquise'", s'est moqué le sénateur UMP Roger Karoutchi, interrogé par BFMTV. "Et puis les réalités sont dramatiques", a-t-il taclé. "L'inversion de la courbe du chômage est une farce et on le sait", a tranché Roger Karoutchi.


Le plus drôle est que toute cette bande de losers met désormais ce cafouillage sur le dos du Président, sans jamais se remettre en question. S'ils perdaient l'habitude de foncer comme des zombies sur la première parcelle de non-dit qui se présente à eux pour pondre du papelard au kilomètre et des communiqués de presse par dizaines, et au contraire se décidaient enfin à faire de l'analyse de fond, alors peut-être que la presse n'aurait pas autant besoin de subventions publiques pour survivre et les français auraient moins de défiance envers les politiques. Après tout, Alternatives Economiques qui n'a jamais pris ses lecteurs pour des cons, contrairement à certain cuistre en écharpe rouge, n'a pas l'air de trop souffrir de la soi-disant "crise de la presse".

Bref, le chômage diminue, on devrait s'en réjouir, mais on trouve encore le moyen de polémiquer sur de l'écume parce que le Président a simplement rappelé des évidences, à savoir que la lutte contre le chômage demande du temps et des moyens et se poursuivra durant tout le quinquennat. Ce pays est désespérant, et le sarkozysme mental n'est pas mort.

jeudi 17 octobre 2013

Léonarda, ou l'expérience de Milgram

Je crois qu'on a à peu près tout dit et tout entendu sur la déplorable affaire Léonarda, cette jeune Rom Kosovare expulsée avec sa famille la semaine dernière après qu'on l'eut extraite, ou faite descendre selon les versions, d'un bus scolaire l'amenant avec ses camarades de lycée visiter une usine.

A gauche les réactions varient selon un spectre assez large, de l'indignation pavlovienne au légalisme froid. Passons sur l'inventaire des critiques et attachons-nous à l'une d'entre elles en particulier, celle sur l'indignation sélective ou trop tardive reprochée à la droite de la gauche (ou Drauche) par la gauche de la gauche (ou Vrauche, parfois appelée "gauche morale" depuis Sartre), procès récurrent qui tient trop souvent du terrorisme intellectuel façon "Holier Than Thou".

Indignation sélective d'abord, parce que des Léonarda, il y en a eu d'autres avant elle, et il y en aura d'autres après elle, qui ont généré et généreront moins de réactions tant médiatiques qu'individuelles. Alors pourquoi ce cas en particulier et pas les autres ? Y a-t-il de bonnes et de mauvaises expulsions, comme il y a de bons et de mauvais chasseurs ?

Indignation trop tardive ensuite, parce que ceux qui s'indignent aujourd'hui alors qu'ils se sont tus hier seraient disqualifiés pour le faire, et dans ce cas précis, et pour les cas futurs. La goutte d'eau qui fait déborder le vase de l'indignation n'est qu'une larme de crocodile selon les zélateurs de la moralité.

Je m'abstiendrai ici de rejoindre ce concert d'anathèmes en ajoutant mon opinion à la cacophonie ambiante. Mais cette polémique m'a fait penser à la fameuse expérience de Milgram, celle mise en scène par Henri Verneuil dans I... comme Icare, dont je vous mets l'extrait :


A 13'50" environ :
Procureur Henri Volney : C'est effrayant.
Professeur Naggara : Monsieur le procureur, vous, c'est à 181 volts que vous avez réagi !
Procureur Henri Volney : Votre expérience est impitoyable professeur.
Et vous, à quel voltage auriez-vous réagi ?

On est toujours le salaud de quelqu'un d'autre.

lundi 30 septembre 2013

Bougnoules d'hier et d'aujourd'hui, plus ça change plus c'est la même chose

A l'heure où certains s'amusent à raviver le débat sur la présence des Roms en France (n'est-ce pas Manu ?), offrant ainsi une victoire idéologique à la droite moisie à quelques mois des élections municipales, il me semble opportun de ressortir ce texte de mes archives où il sommeillait depuis la dernière fois où ce sujet a été mis sur la table (soit en 2011 après le fameux discours de Grenoble). Enjoy!

(note de lecture : les populations que l'auteur désigne par "Bretons" sont en fait les populations bretonnantes de l'Ouest, par opposition aux actuels Hauts-Bretons de la partie orientale, francophones dans les grandes villes comme Rennes ou Nantes et gallésants dans les campagnes ; de nos jours tout ce joli monde se considère Breton sans distinction particulière)

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/genes_1155-3219_1996_num_24_1_1406

Rapport sur les immigrations bretonnes dans la ville de Nantes

Monsieur le maire.

Dans son rapport du 11 janvier dernier, la commission pour l'assainissement des logements insalubres vous signalait ce fait : que l'insalubrité des logements, dont la raison principale était la malpropreté, avait souvent pour cause première des habitudes de malpropreté invétérées chez les personnes. Elle vous disait que cette malpropreté personnelle est, de plus, un agent incessant d’affaissement moral et de démoralisation qu'il importe de combattre activement ; et parmi les mesures les plus efficaces, elle vous indiquait la propagation des bains et lavoirs publics, qui ont obtenu un succès si remarquable à Londres et qui paraissent devoir réussir à Rouen de la même manière.
Nous avons la conviction qu'il est possible, avec une ferme volonté et beaucoup de persévérance, de faire pénétrer les améliorations nécessaires dans les classes malheureuses de notre cité : mais, nous devons le reconnaître, nos espérances se décourageraient, si les quartiers misérables, dont nous poursuivons l'assainissement, devaient être régulièrement infectés, le mot n'est pas trop fort, par ces invasions de mendiants qui nous viennent des campagnes de la Bretagne.
Ces populations, étrangères a notre département, chez lesquelles la malpropreté la plus repoussante est une seconde nature, et dont la dégradation morale est descendue à un niveau effrayant, viennent périodiquement encombrer nos quartiers les plus pauvres et les plus insalubres. Elles recherchent et n'obtiennent qu‘à des prix élevés, en raison de leur insolvabilité même, des logements où le devoir de l'administration ne lui permet pas de tolérer la présence d‘êtres humains. Ce sont généralement des réduits ou hangars, n'ayant d'autre ouverture qu'une porte pour donner accès à l'air et a la lumière ; dont le sol est une boue permanente, entretenue par l’humidité qui suinte des murs et du toit ; sol sur lequel repose l'unique couchette des habitants, un amas de paille recouvert de quelques guenilles fétides. Aussi, une bonne partie des interdictions que nous vous avons demandé de prononcer s'appliquent-elles aux logements de cette catégorie d’habitants.
Lorsqu'ils parviennent à occuper des habitations qui ne sont pas, par elles-mêmes, dans des conditions d'insalubrité, leurs habitudes d'une malpropreté hideuse, sur la personne, les vêtements, dans toutes les fonctions usuelles de la vie, ne tardent pas à y créer une insalubrité grave. Ajoutons que la plupart de ces malheureux ne comprennent que le bas-breton, et qu'il est presque impossible aux agents de l'autorité de s'en faire comprendre.
Nous ne saurions trop insister sur ce point, monsieur le Maire : chacun de leurs séjours est une véritable infection des habitations, qui doit paralyser tous nos efforts et les vôtres, si on n'apporte un remède énergique a ce fléau. Car c'est un véritable fléau, une plaie déplorable que la présence, parmi nos populations, de ces pauvres gens, dont la dégradation morale égale la dégradation physique.
Parmi les nombreux faits qui ont affecté profondément la commission, quelques-uns suffiraient pour justifier une pareille appréciation.
Ainsi, un hangar sans fenêtre, dont le sol et les murs étaient pour ainsi dire putréfiés, était occupé par deux jeunes filles, deux sœurs, toutes deux mères, ne comprenant pas un mot de français et n'ayant d‘autres moyens d'existence, pour elles deux et trois enfants, que la plus abjecte et la plus misérable prostitution.
Dans d'autres taudis non moins hideux, nous trouvons père, mère, enfants, ne comprenant également que le bas-breton, sans autre mobilier qu'un monceau de paille, sans autre ressource que la mendicité. Puis, quand ils ont obtenu quelques monnaies de la charité privée, le père et souvent la mère se hâtent de se plonger dans une affreuse ivresse d'eau-de-vie et scandalisent ensuite le voisinage par des luttes féroces et des actes d'immortalité révoltante. Les archives judiciaires révéleraient qu'ils entrent pour les trois quarts dans la population qui alimente les bancs des tribunaux de police.
En général, ces ménages sont encombrés d'enfants dont l'aspect est navrant.
Nous croyons fermement, monsieur le Maire, que l'administration doit se préoccuper sérieusement d'un pareil état de choses. Les mesures tendant à arrêter l'envahissement du mal seraient non moins dans l'intérêt de la population de notre ville que dans le véritable intérêt de ces infortunés.
L'intérêt de la commune est évident. Ces hordes nomades, à raison des conditions hygiéniques où elles vivent, sont une charge pesante pour ses hôpitaux. Elles entretiennent dans nos murs le fléau de la mendicité et rendent stériles les efforts et les sacrifices de l'administration pour le faire disparaître : ou bien, elles font une concurrence désastreuse à notre population ouvrière dans la recherche du travail. Enfin, elles démoralisent cette même population par l’incessant spectacle de la dégradation la plus infâme.
Si la présence de ces malheureux, dans nos murs, apportait une amélioration a leur sort, nous n'aurions pas le courage de demander qu'ils en soient écartés : bien des considérations peuvent se taire devant un soulagement réel de pareilles misères. Ils ont, comme tous les citoyens, droit a la liberté de choisir leur résidence sur le sol du pays. Mais si cette liberté souffre des restrictions nécessaires, dans l'intérêt de la société, ce principe de restriction peut être d'autant mieux invoqué, quand il se trouve d'accord avec l'intérêt sainement compris de ceux contre qui l'application en est demandée.
Or, il n'est pas douteux que ce ne soit ici le cas. C'est la misère qu'ils fuient en abandonnant leurs campagnes pour se jeter dans nos villes : mais ils ne font que changer de misère et aggraver leur triste condition.
La plupart ne comprennent ou ne parlent que leur patois breton : ils sont donc dans l'impossibilité de pouvoir s'employer utilement, sauf le cas exceptionnel de grands travaux de terrassement. La charité publique ne leur est pas accessible, parce qu'elle n'est acquise qu'à certaine condition de domicile ; leur seule ressource est la charité privée, c’est-à-dire son exploitation par la mendicité.
Logés comme nous l'avons fait connaître, ils sont victimes de nombreuses causes d'insalubrité qui sévissent tout autrement dans les réduits malsains de nos mauvais quartiers que dans les huttes des campagnes. Enfin, ils ont, outre la tentation, toute facilité, dans une grande ville, de s'abandonner à tous les vices auxquels les laisse en pâture l'absence du sens moral, à peu près étouffé chez eux, si jamais il y a été développé.
Nous pensons qu'à tous égards, il importe que cette facilité de quitter les campagnes pour venir croupir dans la misère d'une grande cité comme la nôtre, soit refusée à ces populations. L'administration doit les retenir dans les campagnes ; c'est là qu'elle doit s'occuper de venir en aide à leur misère. Elles y seront toujours plus à la portée d'un travail utile, qui leur fait, d'ailleurs, complètement défaut dans les villes. Elles y seront aussi, près du pasteur de leurs paroisses, à la portée des enseignements de la religion et de la morale, dont elles n'ont pas moins besoin que de pain.
Que le gouvernement, pour arriver à ce but, agisse sur leurs communes. Il le peut, il le doit ; car en les laissant venir ainsi s'engloutir dans cette fange qu'ils entretiennent dans nos cités, le gouvernement est coupable contre la société, coupable contre ces malheureux. Ce n'est point d'ailleurs au travail industriel qu‘il faut demander des ressources contre ces misères, c'est au travail agricole. Le premier est limité, le second peut être illimité devant le vaste champ du développement de la consommation. Celui-ci est, de plus, par lui-même, un agent de moralisation. Or, quand il s'agit de développer, de féconder le travail agricole, nous sommes de ceux qui croyons que vouloir, c'est pouvoir. Le tout est de savoir vouloir.
Ces considérations, Monsieur le maire, sont sans doute d'une compétence plus élevée que la nôtre : mais nous avons dû les indiquer à la justification de la mesure que nous provoquons.
Nous pensons, monsieur le Maire, que l'intérêt de la population que vous administrez exige que vous concertiez a cet égard avec M. le préfet, et dans le cas où ce magistral n'aurait pas les moyens d'action suffisants, que vous les réclamiez d'accord près du gouvernement. Car il est urgent de porter le fer dans une plaie dont nous étions loin de soupçonner la gravité et l'étendue avant qu'elles ne se fussent révélées à nous, dans la visite minutieuse que nous faisons de tous les logements pauvres de la ville de Nantes.

Nantes, 75 avril 1851.
Le vice-président de la commission, A. CHÉROT

En résumé : les Bretons sont impossibles à intégrer dans la société nantaise : par leur langue, leur culture, leurs pratiques religieuses, leurs mœurs, leur propension à la délinquance, ils constituent un facteur de déstabilisation de notre société. Ils seraient mieux chez eux, plutôt qu'à venir prendre les emplois des Nantais de souche. Si nous laissons la porte ouverte à cette invasion, nous assisterons bientôt à une substitution de population qui mettra en danger nos valeurs et nos fondements républicains, et d'ici 20 ou 30 ans, c'est sûr, Nantes sera une ville bretonne, nos femmes et nos filles seront obligées de porter la coiffe en dentelle, on entendra du biniou dans les rues et on servira du Kouign Aman dans les cantines de nos écoles.

Maintenant ami lecteur, tu peux t'amuser à adapter ce texte à différents contextes historiques et géographiques, comme par exemple les immigrés Arabes d'après-guerre entassés dans les bidonvilles de la banlieue parisienne, ou bien les Polonais et Italiens des bassins houillers au début du XXe siècle. Toutes ces populations présentées comme inintégrables et inassimilables...

mercredi 25 septembre 2013

Noël Amer

Voilà, Noël Mamère quitte EELV. Il fallait s'y attendre tant ses nombreuses prises de position le mettaient en porte-à-faux avec la direction du parti. J'ai toujours apprécié sa liberté de parole, qui l'a certes un peu trop souvent amené à dire des conneries (mais qui n'en dit pas ?), et je pense qu'il a fait largement plus de bien que de mal à l'écologie politique contrairement à certains individus comme Jean-Vincent Placé qui gangrènent désormais la direction d'EELV. J'ai même voté pour lui en 2002 !

Europe-Ecologie était une belle aventure à laquelle j'ai apporté ma voix aux élections européennes de 2009, et j'aurais voulu qu'elle puisse se poursuivre sous une forme plus libre, plus conforme à la vision qu'en avait Daniel Cohn-Bendit au moment de sa création, celle d'un mouvement ouvert sur la société. Mais la politique étant ce qu'elle est, il a fallu que l'état-major des Verts fasse une OPA sur EE et finisse par le vider de sa substance. 

Aujourd'hui, EELV c'est la taxe diesel, un parti d'élus (grâce au PS...) et d'aspirants en proie aux luttes picrocholines incessantes, incapable de faire aimer l'écologie aux Français. C'est triste mais c'était prévisible connaissant la propension des ex-Verts à changer l'or en plomb (un bon mot de Nicolas Hulot ce matin sur France Info). Je ne vous ferai pas l'affront de vous rappeler toutes les conneries qu'on a dû subir de la part de ce parti qui n'a jamais fini sa crise d'adolescence, la liste est bien trop longue et continue de s'allonger.

Bon vent à toi Noël, salue Dany de notre part.

vendredi 20 septembre 2013

A quoi joue François Fillon ?



C'est la question qu'on peut se poser après sa sortie sur la Syrie face à Poutine :

http://www.leparisien.fr/international/syrie-fillon-critique-la-france-devant-poutine-19-09-2013-3151209.php

François Fillon viole ici une règle non écrite selon laquelle on doit s'abstenir de critiquer son pays à l'étranger, a fortiori devant un adversaire déclaré de la France sur le dossier syrien. C'est indigne d'un homme d'Etat, et en d'autres temps ça aurait valu un procès en trahison.

Sur le fond, c'est doublement amusant de voir Fillon critiquer Hollande sur son prétendu manque d'indépendance envers les USA : non seulement il n'a jamais exprimé de tel sentiment lors des précédentes interventions militaires initiées sous la droite, comme en Libye où le soutien étatsunien a été déterminant, mais ici c'est plutôt lui qui vient accrocher sa remorque au cul des Russes (en le leur léchant copieusement par la même occasion). Sans parler du fait que la France est plutôt en pointe qu'à la traîne face aux USA sur ce dossier, au point que l'opposition en vienne à dénoncer notre isolement.

Tout ça confirme la thèse développée dans mon précédent billet : pour exister et se positionner face à ses adversaires dans et hors l'UMP, il doit dire et faire le contraire de ces derniers, parfois jusqu'à l'absurde. Et si l'on en croit ce billet de Juan de Sarkofrance publié hier, ça peut aller très loin :

"Tu sais" me dit-il en substance, "il ne faut pas se tromper sur ces deux-là."
Moi: "Ah bon ?"
Lui: "Copé ne fera jamais d’alliance avec le FN. Je le connais. Son histoire personnelle, ses convictions, tout l’en empêche."
Moi: "Mais quand même, regarde ce qu’il sort, les ‘pains au chocolat’, le "ni-ni’, il singe Sarko en permanence et avec moins de talent"
Lui: "Non, ça n’ira pas aussi loin que Sarko. Je ne dirais pas cela de Fillon"
Moi: "Quoi ? Fillon a une autre image, quand même !"
Lui: "C’est du vent. Fillon ira jusqu’au pire s’il le faut."

Chaque jour ou presque vient renforcer mon sentiment que François Fillon est un homme prêt à tout, cynique, dangereux et malfaisant. Il a longtemps cultivé une image falsifiée de "gaulliste de gauche" modéré, mais tant sa pratique intransigeante et brutale du pouvoir que son programme libéral-conservateur ont achevé de dissiper cette illusion. Ses propositions démagogiques et réactionnaires, comme sur le temps de travail, la retraite ou le mariage homosexuel, sont une menace pour la cohésion de notre société, déjà mise à mal par 5 ans de sarkozysme. Il faudra coûte que coûte lui faire barrage en 2017. En attendant je vous conseille de tenir vos dossiers à jour pour pouvoir les ressortir le moment venu.

mardi 17 septembre 2013

Fillon seul contre tous


Quelle mouche brune a piqué François Fillon ? Lui qui au lendemain de l'élection présidentielle perdue n'avait pas de mot assez durs contre la ligne Buisson, qu'il rendait responsable de cette défaite et affirmait avoir toujours combattu, le voilà désormais qu'il appelle à mots couverts à des alliances électorales avec le FN. A l'UMP nous avions d'un côté le Fillon modéré, de l'autre le Copé flirtant avec l'électorat frontiste à coup de pains aux chocolats. Il semble désormais que les rôles soient inversés.

Et c'est justement cela qu'il faut comprendre. Car ces déclarations ne sont pas un simple dérapage, d'autant plus que l'intéressé persiste et signe, mais le fruit d'une stratégie réfléchie et assez limpide quand on comprend que Fillon ne s'adresse pas en premier lieu aux Français ou à l'électeur moyen, mais à l'appareil de l'UMP et à sa base. J'entendais l'autre jour à la radio évoquer la possibilité d'une exclusion, vite écartée par les dirigeants du parti. Or le simple fait qu'on évoque cette possibilité à propos d'un personnage aussi important que François Fillon, premier ministre pendant 5 ans, presque vainqueur de l'élection interne à la présidence du parti, le seul fait que cette simple possibilité d'exclure un membre d'un tel poids politique soit évoquée en public alors qu'elle n'aurait jamais dû franchir les portes du siège du parti est un événement d'une portée si considérable que je m'étonne qu'elle n'ait pas généré plus de débat.

En réalité la stratégie de Fillon est simple, parfois jusqu'à l'absurde : faire et dire le contraire de ses adversaires. On l'a vu depuis quelque temps face à Hollande (sur la Syrie notamment), on le voyait aussi depuis longtemps face à Copé mais sur des question plus internes à la droite et à l'UMP. Mais c'est la première fois que cette stratégie aboutit à une telle inversion de valeurs, au point selon Jean-Pierre Raffarin de mettre en danger le "pacte fondateur" de l'UMP, et sa persistance dans ses propos est la preuve de la détermination de l'intéressé.

Au fond Fillon se moque bien du FN et de ses idées, voire même des voix qu'il pourrait y gagner (car il risquerait d'en perdre tout autant côté centre). Le véritable objectif est de s'imposer en recours, non seulement contre la gauche, mais aussi contre son propre parti, quitte à se retrouver seul contre tous, voire à voler de ses propres ailes avec son mouvement France.9 (de ce point de vue, une exclusion serait une bonne affaire, et ses adversaires le savent). Et on sait à quel point les Français aiment les aventuriers solitaires.

vendredi 13 septembre 2013

Adieu Voyager

Ça y est, la vénérable et bien nommée sonde Voyager 1 a traversé l'héliopause et quitté notre système solaire, après un voyage de 36 ans, 18 milliards de kilomètres parcourus à 55,000 km/h. Ce programme, conçu à une époque où on n'avait pas de superordinateurs pour prendre des décisions à notre place, et où la plupart des calculs, littéralement astronomiques, étaient faits à la main, avec des abaques ou une règle à calcul (je garde toujours précieusement celle de mon père disparu trop tôt), est l'un des plus extraordinaires accomplissements de l'humanité. Impossible à reproduire de nos jours parce que la dette, tout ça. Et oui, il faut bien assurer le train de vie des gros chacals planqués derrière leurs bilans comptables qui régentent nos vies sans jamais les avoir vues de près. Et en période de "ras-le-bol fiscal", amusez-vous donc à comparer les taux d'imposition de l'époque avec ceux d'aujourd'hui histoire histoire de voir si l'adage populaire "trop d'impôt tue l'impôt" a un quelconque fondement.



Bref,  Voyager 1 va désormais s'enfoncer dans le silence glacé de l'espace intersidéral (bientôt suivi par Voyager 2), et devrait continuer sa course indéfiniment pendant au moins quarante mille ans avant d'avoir la moindre chance de croiser un autre astre, soit bien longtemps après que sa batterie au plutonium soit vide. Et on ne devrait plus jamais la revoir, à moins qu'une rencontre fortuite ne bouleverse le cours de son histoire et la nôtre, bien sûr...


dimanche 7 juillet 2013

Avec l'UMP, participons à l'effort de redressement national !

Les juges rouges sages du Conseil Constitutionnel ont donc invalidé les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy, privant du coup l'UMP de 11 millions d'euros de financements publics.

L'ex-parti majoritaire, déjà dans une situation financière délicate, a décidé de lancer une grande souscription pour se renflouer. Certains petits plumitifs gauchistes ont cru bon de dénoncer cette campagne au motif fallacieux que lesdits dons sont déductibles des impôts à hauteur de 66%. Ainsi, si l'UMP réussissait à lever les 11 millions perdus (sans même parler de réduire les autres sources du trou abyssal de ses finances), il en coûterait 7,26 millions au contribuable français.



Or, et c'est bien là qu'on voit que socialisme et bonne gestion sont incompatibles, cet argument souffre d'une grossière erreur de raisonnement : en effet, ils oublient que la censure du Conseil Constitutionnel fait dans le même temps économiser 11 millions à l'Etat. Et on arrive ainsi à un solde positif de 3,74 millions d'euros économisés pour les finances publiques. De quoi couvrir un tiers de la réserve parlementaire de Bernard Accoyer !

Donc, loin de vivre du cancer de l'assistanat comme l'insinuent certains blogueurs partisans buveurs de bière, l'UMP participe au contraire du redressement national en contribuant à réduire les déficits publics creusés par 11 ans de socialisme.

Participer à cette souscription, c'est faire oeuvre de salubrité publique, c'est même un devoir national en ces temps de disette budgétaire, et Geoffroy Didier a bien raison d'en appeler au civisme de tous les français quelle que soit leur appartenance politique. Avec succès d'ailleurs puisque cet appel au civisme dépasse désormais les frontières de notre pays, suscitant la solidarité de nombreux donateurs africains fuyant le terrorisme fiscal.

Contre la dictature islamo-socialo-LGBT, pour la démocratie, pour la France, donnez !


vendredi 7 juin 2013

Mélenchon Méchancon

Ce titre ne vient pas de nulle part. Méchancon, c'était le surnom officieux donné à Mélenchon par ses "camarades" lors de ses années PS, et on peut supposer qu'ils le connaissent mieux que moi.

D'habitude je ne suis pas du tout adepte des insultes, mais je considère cette fois que Mélenchon a dépassé les bornes de l'obscénité (et j'emploie toujours ce mot avec parcimonie) en se livrant à une récupération politique odieuse de la mort de Clément Méric (*). Le tweet en question :


Voir un dirigeant politique du niveau de Mélenchon faire ainsi le tapin sur le cadavre encore chaud d'un pauvre gosse, c'est obscène. Et rien qu'à voir les réactions sur Twitter je ne suis pas le seul à le penser, y compris de la part de ses sympathisants. Le pire c'est que ça ne m'étonne absolument pas de lui.

C'est pour cela que je vous le dis solennellement : jamais de ma vie je ne voterai pour Mélenchon ou l'un quelconque des clowns de LaVraieGauche™ qui l'accompagnent et cautionnent ses discours. Quand bien même il serait par malheur opposé à Marine Le Pen au second tour d'une présidentielle. Je préfère me faire arracher une couille avec une pince rouillée. C'est décidé et c'est définitif. Pas d'amnésie sur la saloperie.



(*) Dans des circonstances qu'il reste à clarifier ce qui fera le cas échéant l'objet d'un billet dédié. Les témoignages sont contradictoires mais tout m'incite à penser qu'on est assez loin du storytelling officiel sur l' "assassinat" d'un gentil militant progressiste par de méchants fascistes.

lundi 27 mai 2013

Ségolène Royal à Bercy : c'est pour quand ?

Je rebondis un peu sur le texte de Sarkofrance que j'aurais presque pu écrire si j'avais son talent (et son énergie, feignant que je suis, même si mon angine blanche ne m'en a pas laissé beaucoup ces derniers temps). Allez le lire et revenez ensuite.

C'est lu ? OK. Je pense que Juan résume bien le sentiment d'une large part de l'électorat de gauche à propos de Mosco : trop mou, trop proche des milieux financiers et patronaux, pas assez à gauche, etc. On se souvient par exemple de sa loi bancaire en carton (même si à titre personnel je n'ai jamais été convaincu de la nécessité d'une stricte séparation des activités, voir la satisfaction non dissimulée des banquiers en dit long sur la qualité du texte). On est conscient aussi des tensions qu'il peut y avoir avec Montebourg, qui même s'il n'est pas exempt de reproche fait au moins l'effort de mener une politique volontariste et réellement de gauche, avec parfois l'échec au bout comme à Florange ou Pétroplus (mais c'est inévitable quand on prend des risques), mais aussi et fort heureusement des succès indéniables pour compenser.

Bref, Moscovici est un boulet qui nuit à l'image du gouvernement et alimente ce sentiment de renoncement face aux puissances financières et patronales (et l'affaire Cahuzac n'a rien arrangé, mais elle a un poids mineur dans la balance).

Entretemps on a pris conscience du fait que la politique économique était dirigée par une armée mexicaine sans réel leader : ainsi, il y a pas moins de 7 ministres qui se partagent les compétences à Bercy ! C'est beaucoup trop. Et ce, d'autant plus que le portefeuille du travail n'en fait pas partie, ce qui est une erreur en ces temps de chômage de masse (comme l'a très justement rappelé Jean-Louis Borloo, qui ne dit pas que des conneries quand il est à jeun, ce qui n'en fait pas non plus quelqu'un de compétent en la matière).

Comme le dit Fabius, Bercy a besoin d'un patron. Alors bien évidemment, des noms circulent, comme Louis Gallois et Pascal Lamy. Écartons immédiatement ce dernier : j'espère qu'Hollande n'est pas assez stupide pour nommer à Bercy ce symbole de la démission du politique face au rouleau-compresseur du néolibéralisme mondialisé, d'autant plus que les "solutions" qu'il prône ont fait la preuve de leur échec lamentable ces dernières années. Si par malheur cela arrivait, je serai le premier à retirer mon soutien et ma confiance à ce gouvernement.

En plus il y a déjà François Lamy au gouvernement, alors ça serait le bordel.

Louis Gallois maintenant. On se souvient de l'épisode de son rapport, censé lui donner une image de technicien compétent, énumérant des pistes que le gouvernement a tenté de traduire dans les faits (qu'elles soient bonnes ou mauvaises est un autre débat). Dans ce cas, pourquoi ne pas lui confier directement la charge de la politique économique ?

La réponse est contenue dans la question : politique économique. Gallois n'est pas un politique, c'est un technocrate et un ex-patron d'entreprise publique. Or un État ne se gère pas comme une entreprise (surtout pas !). Gallois est sans doute compétent pour gérer une entreprise (publique de surcroit), se débrouille pas trop mal pour discuter avec les partenaires sociaux, mais ce n'est pas un politique. Et puis il n'est pas assez marqué à gauche, or c'est à gauche que se fait le plus sentir le désir de changement.

Il faut donc un politique pour diriger Bercy. Quelqu'un qui ait de l'autorité, de la poigne, de la volonté face aux lobbies, aux forces conservatrices et aux puissances économiques et financières. Quelqu'un qui sache diriger une vraie équipe pour mener une politique économique de gauche. Quelqu'un qui ose prendre des risques et en assumer le prix.

Sur le marché des candidats disponibles, j'en vois une qui répond parfaitement à cette description : Ségolène Royal, qui a déjà un pied dans la porte en tant que vice-présidente de la BPI. Et si d'aventure quelqu'un d'autre était choisi, peu importe : il faut mettre fin à cette cacophonie.


lundi 29 avril 2013

Union nationale de droite

Voici la dernière lubie des instituts de sondage et des éditocrates en mal de polémique : il faut à la France un gouvernement d'union nationale ! Tout ça parce que les Italiens ont dû se résoudre à recourir à ce pis-aller faute de majorité suffisante pour former un gouvernement classique. Où quand le blocage institutionnel d'un pays au système politique baroque devient l'exemple à suivre.

Pourquoi donc une union nationale ? Parce que le président et le gouvernement sont impopulaires. Quelle surprise : la France et l'Europe traversent la pire crise économique depuis plus d'un siècle (et oui, on a même dépassé les années 30 si l'on compare les trajectoires de reprise en %PIB), le tout alimentée par une politique économique débile et aveuglément idéologique dont l'Allemagne est la principale responsable (mais chut! il ne faut surtout pas le dire), et certains s'étonnent de l'impopularité du pouvoir.

Ainsi Hollande serait le président le plus impopulaire de l'histoire de la 5e république. C'est au passage oublier qu'Hollande n'a jamais été particulièrement populaire, puisqu'il n'a jamais dépassé les 55% depuis son élection et n'a jamais connu d'état de grâce, contrairement à Sarkozy qui a commencé à 65% et touché le fond à 20% en mai 2011 (chiffres TNS Sofres). Dans le genre gadin historique on pourra difficilement faire mieux.

En fait on se rend bien compte aujourd'hui qu'Hollande n'a jamais eu vraiment de majorité pour gouverner, malgré la loupe grossissante du scrutin législatif majoritaire uninominal. La présidentielle a été serrée et le pays est resté profondément divisé depuis, à droite certes mais surtout à gauche.

Et aujourd'hui que veulent les éditocrates ? Qu'Hollande fasse alliance avec Bayrou ! C'est une évidence : si tu perds l'aile gauche de ton électorat parce que ta politique est jugée trop à droite, si tu as du mal à tenir tes troupes parce la politique d'austérité poussée au niveau européen par l'Allemagne est suicidaire (même si parler d'austérité pour la France est inapproprié), que dois-tu faire ? Et bien, t'allier à un leader du centre "ni gauche-ni gauche", sans troupes, et adepte de l'austérité la plus sauvage pardi ! Il faut vraiment être un ramolli du bulbe pour penser qu'une telle décision pousserait dans les bras de Mélenchon le peu d'électorat qu'il te reste, n'est-ce pas ?

Cette histoire d'union nationale c'est uniquement la traduction du procès en illégitimité permanent qui est systématiquement fait aux gouvernements de gauche. Comme par hasard, quand la droite est au pouvoir, l'union nationale ne concerne plus le gouvernement mais les parlementaires de gauche qui doivent voter les projets de droite sans discussion, on l'a vu à plusieurs reprises sous Sarkozy-Fillon.

Donc en résumé, ce que veulent ces beaux penseurs de salons parisiens, c'est un gouvernement d'union nationale de droite.

mardi 23 avril 2013

lundi 22 avril 2013

Le buzz en carton du jour

Aujourd'hui toute la blogoboule politique française s'agite autour d'un événement d'une importance considérable : la visite "secrète" d'une bande de joyeux blogueurs de gauche à l'Elysée. Je ne vous mets pas de liens car 1. je suis pressé et j'ai pas le temps, démerdez-vous, et 2. tout le monde en parle déjà donc difficile d'y échapper (Morandini en fera sûrement un sujet exclusif la semaine prochaine).

Toujours est-il qu'un groupe de left-blogueurs qui constitue l'essentiel de ma blogroll a été cordialement et informellement invité par François Hollande ce dimanche, semble-t-il pour les remercier de leur implication pendant la campagne. Et comme certains ex-blogueurs comme Romain Pigenel travaillent désormais au Château, ça constitue donc un genre de réunion de famille politique plutôt sympathique.

Et aujourd'hui, vla-t-y pas que ce non-événement confidentiel (dans tous les sens du terme) devient à travers la loupe grossissante des médias une "opération de communication" pour sortir le pouvoir de l'ornière d'impopularité dans lequel il est embourbé.

Dites-moi les gens : expliquez-moi avec des mots simples, comme si j'avais 5 ans, en quoi une simple invitation censée restée discrète peut-elle constituer une opération de com', surtout avec un objectif aussi ambitieux ?

On est donc ici en présence d'un méta-événement typique de ce le Net peut produire : un non-événement anodin qui génère un buzz cent fois plus gros que lui. Et puis comme ça, ça donnera du grain à moudre à tous ceux qui trouvent la communication élyséenne à chier : regardez comme ils sont nuls, même quand ils ne font pas de com' ils se plantent.

Interpréter chaque mouvement de sourcil comme une opération de communication, c'est le symptôme d'une maladie qui porte un nom : le sarkozysme. On dirait qu'après 5 ans de tektonik institutionnelle, les français aient un peu du mal à se désaccoutumer.

Je connais une bande de blogueurs qui doivent bien se marrer en ce moment.

Faut que je file, j'ai une réunion d'agence et un apéro derrière (true story). J'espère que ça finira pas en #TT demain.

jeudi 18 avril 2013

Pendant ce temps, au Konardistan

L'attentat de Boston et les réalités de la crise ne doivent pas nous faire oublier les événements inquiétants qui ont lieu depuis quelques mois au Konardistan, petite république du moyen-orient à majorité musulmane.

En mai dernier s'est tenue l'élection présidentielle, avec la victoire du candidat du parti laïc progressiste Haswa Wohland face à son adversaire conservateur modéré Neklah Zawkozi, au terme d'une campagne électorale très dure dans un climat pesant. On pensait que le pays allait vers un certain apaisement après le départ du très controversé Zawkozi, qui avait multiplié les appels du pied aux ultra-religieux durant la campagne électorale sous l'influence de son principal conseiller, ancien militant et toujours proche des milieux islamistes.

En réalité l'ambiance politique et sociale n'a jamais été aussi hystérique. L'élément déclencheur semble être le vote de la loi autorisant le mariage mixte entre musulmans et non musulmans, promesse de campagne majeure du camp progressiste.

En effet, bien que le Konardistan soit une république laïque depuis plus d'un siècle, l'islam y tient une place prépondérante, et bien qu'en déclin notable depuis de nombreuses années avec la progression du niveau général d'éducation, son influence reste majeure dans les textes de loi existants. Ainsi, le mariage civil n'est que la traduction laïcisée de l'institution religieuse suite à la loi de sécularisation de 1905, et à l'image de son pendant religieux, le mariage civil prohibe explicitement toute union entre musulman et non musulman.

L'extension du droit au mariage pour tous est une vieille revendication des milieux progressistes, pour lesquels cette interdiction n'a aucun fondement constitutionnel dans un régime laïc, d'autant qu'il existe une petite minorité chrétienne historique en mal de statut social. Héritage d'un certain conservatisme latent, les relations sexuelles entre musulman et non musulman n'ont été légalisées qu'en 1982. Les couples mixtes restent sujets de tensions sociales et familiales qui peuvent aller jusqu'au crime d'honneur. La dernière avancée date de 1999 avec l'adoption de l'union civile sans discrimination de religion par la majorité progressiste de l'époque (dont le parti principal était dirigé par le même Wohland).

On se souvient que le camp conservateur avait alors violemment combattu ce texte qui selon eux menaçait les structures sociales du pays, avec Karist'een Bhoutah l'égérie du mouvement brandissant un Coran en plein parlement. 14 ans plus tard on pensait que les esprits s'étaient apaisés, de nombreux dirigeants ayant fait leur mea culpa et admis que ce texte n'avait pas bouleversé la société konarde, et que chose étonnante, la plupart des contrats se concluaient entre musulmans : les chrétiens étant estimés à environ 4% de la population (bien que ceux pratiquant dans le secret soient encore très nombreux à cause des pressions familiales), on a constaté une proportion similaire d'unions mixtes.

Or ces derniers temps il semblerait que la société konarde renoue avec ses vieux démons christianophobes. L'opposition se cristallise désormais autour de ce projet emblématique, promesse majeure du candidat Wohland. Sur fond de crise économique, les manifestations anti-mariage pour tous se multiplient sous le nom de "Manif pour tous", avec à leur tête l'ancien humoriste Rachid Barjoh. C'est lors de la dernière manifestation de masse sur l'artère principale de la capitale le 24 mars dernier que les premières violences ont eu lieu. Des militants salafistes essayèrent ainsi de forcer le barrage policier protégeant les accès au palais présidentiel, récoltant en retour une nuée de gaz lacrymogènes. Certains manifestants voulant se servir de leurs femmes voilées comme boucliers humains furent dissuadés par d'autres par peur des violences. Et au coeur du cortège les slogans se multiplièrent :
"Tous gardiens de la charia"
"Le mariage c'est une musulmane, un musulman, on ne ment pas aux enfants"
"Touche pas à mon Coran"
"Occupe-toi du chômage, pas du mariage aves les kafirs"
Suite à cette manifestation, le ministre de l'intérieur Nawel Vals fut vivement critiqué par le mouvement, tant pour sa gestion des débordements (les gaz auraient atteint des enfants) que sur les méthodes policières d'estimation du nombre de manifestants, selon eux scandaleusement sous-estimés à 340 000 alors que les chiffres des organisateurs atteignaient 1,5 millions, voire même 2 millions selon Karist'een Bhoutah (désormais leader du Parti Musulman Démocrate) dans une lettre adressée à ses frères saoudiens où il prétend avoir subi une perte de connaissance après un assaut des nervis du régime.

Du côté du parti conservateur, les voix s'élèvent pour dénoncer un déni de démocratie, et ce malgré les nombreuses conciliations du pouvoir progressiste envers les opposants : les représentants des associations longuement reçus au palais présidentiel avant l'examen du texte au parlement, le gouvernement accordant deux semaines de débats pour prendre en compte l'intégralité des quelque 5000 amendements déposés par l'opposition, etc. Malgré cela, le président contesté de l'Union des Musulmans Populaires, Jafar-Souad Khopé, dénonce ce texte conçu selon lui pour détourner les Konards des vrais problèmes dus à la crise économique. De nombreux leaders de l'opposition réclament un référendum sur la question, bien que la constitution l'interdise (ironiquement à cause du refus de l'opposition actuelle à l'époque où elle était au pouvoir). D'autres dénoncent l'influence du "lobby chrétien" dans l'élaboration d'un texte fait pour complaire à un électorat réputé progressiste. Et certains appellent à la démission du président et de son gouvernement, pourtant largement élu en juin dernier.

Tout au long des débats houleux, on vit se multiplier les incidents tant dans l'enceinte du parlement ainsi qu'à l'extérieur. Un député salafiste déposa ainsi un amendement légalisant l'inceste ou la pédophilie. Des députés conservateurs enchaînèrent les incidents de séances, les rappels au règlement, et les invectives souvent insultantes envers la minorité chrétienne. Tel député mit ainsi en garde contre la pente glissante que constituait le mariage mixte, déclarant : "aujourd'hui on autorise les mariages avec les chrétiens, demain ce sera avec des animaux, ou pire encore, des homosexuels". Tel autre cita des études de l'université Al Azhar selon laquelle les enfants ont besoin d'identité religieuse, et que deux parents de religion différente leur provoquerait un choc psychologique grave. Un autre cria à l'adresse du gouvernement qu'avec ce texte on "assassine des enfants". Et en marge beaucoup dénoncent un texte qui légitime une union "contre nature".

Côté rue, la situation semble désormais échapper au contrôle des leaders du mouvement d'opposition, notamment depuis la décision du gouvernement d'accélérer le calendrier parlementaire (le texte ayant été adopté par les deux chambres, ne restent que des articles annexes). Rachid Barjoh a ainsi déclaré devant la multiplication des incidents : "Wohland veut du sang, il en aura". "Nous ne sommes plus dans un pays démocratique", ajouta-t-il un peu plus tard. La semaine dernière, une militante laïciste chrétienne, Karima Fouhrest, après que son train fût bloqué par des manifestants au départ de province, a été violemment prise à partie par des centaines de manifestants salafistes à son arrivée dans la gare de la capitale, dont un prédicateur en tenue traditionnelle juché sur un promontoire, et a dû être escortée par des policiers. Depuis elle a reçu des menaces de mort déguisées sur un site extrémiste. La façade d'un forum d'associations chrétiennes est saccagé par des militants du mouvement de jeunesse de l'Union des Musulmans Populaires. Le mouvement fondamentaliste Sharia4Konardistan multiplie les prières de rue et met en garde contre le "châtiment divin" qui détruirait le pays si ce texte était adopté. Un bar chrétien est attaqué par des salafistes. Un caméraman est agressé alors qu'il couvre les manifestations autour du parlement. A travers le pays, c'est la parole christianophobe qui s'est libérée. Et tout le monde se demande désormais jusqu'où iront les opposants, qui parlent de révolution et de "Printemps Konard" sur le modèle arabe. On attend avec angoisse le premier mort (quitte à inventer des agressions et des morts côté opposants).

Dans le reste du monde, les pays occidentaux se déclarent préoccupés par les dérives extrémistes, et menacent de sanctions si rien n'est fait pour prévenir les agressions de chrétiens qui se multiplient. Certains pays envisagent même une intervention militaire en cas d'émeutes pour protéger les minorités du pays.

En France, beaucoup se désolent du spectacle donné par ce pays qui avait pourtant suscité l'espoir après l'élection du progressiste Wohland. Le polémiste Yvan Rioufol y voit la preuve que l'islam est définitivement incompatible avec la démocratie et appelle à soutenir le projet et Karima Fouhrest.


Franchement, quand on voit ce qui se passe dans d'autres pays, on est quand même heureux de vivre en France, patrie des droits de l'homme, phare du progrès.



MISE A JOUR 19/04/2013 09:45 : Après une longue nuit émaillée d'incidents, dont une échauffourée provoquée par l'opposition pour un regard de travers de la part d'un commissaire du gouvernement (un député d'opposition venait d'évoquer Sarajevo pour qualifier le traitement policier envers les manifestants), la chambre basse du parlement a enfin terminé la seconde lecture des derniers articles du projet. Les députés de l'opposition qui avaient réclamé à plusieurs reprises un report des débats au lendemain dénoncent un coup de force. Les manifestants appellent à poursuivre les actions à l'encontre du gouvernement dans les jours qui suivent.

jeudi 11 avril 2013

Suspects

Lu aujourd'hui cette réaction de Jean-Luc Mélenchon aux annonces faites hier par François Hollande (bon résumé chez Juan) :
Le problème, "ce n'est pas cette loi des suspects que vient d'inventer le président de la République en recyclant de vieux outils institutionnels qui existent déjà. Comme si le grand problème aujourd'hui, c'était l'honnêteté des élus", a déclaré à la presse l'ancien candidat à la présidentielle à son arrivée à la gare Saint-Charles à Marseille.
Mélenchon dépasse les bornes. Pour rappel, la loi des suspects, adoptée le 17 septembre 1793, fut l'une des plus terribles lois de l'arsenal répressif de la Terreur. Elle fut réclamée par Robespierre lui-même après la trahison de Dumouriez, et renforcée encore sous sa présidence de la Convention par la loi de Prairial, qui envoya plus de condamnés à la guillotine en 6 semaines que durant l'année qui précéda.

Robespierre dont Mélenchon se réclame en bloc et en détail à la moindre occasion, sur son blog notamment (661 mentions d'après Google).

Cherchez l'incohérence. Pour l'outrance, c'est tout trouvé : comparer une loi de la Terreur, responsable de milliers de morts envoyés à l'échafaud pour des raisons bien souvent arbitraires, avec des mesures qui ne feraient qu'aligner la France sur la plupart de ses voisins, c'est tout bonnement dégueulasse.

mercredi 10 avril 2013

Front de Gauche : populisme ou plébéisme ?

(au passage, Front de Gauche ou Parti de Gauche, vu que personne en pratique ne fait la différence ?)

La critique la plus récurrente contre le Front de Gauche et son leader Jean-Luc Mélenchon, c'est celle de "populisme". Non sans arguments, cela dit, comme nous le verront plus loin. Mais cette critique m'a toujours mis mal à l'aise, notamment par son aspect péjoratif et les sous-entendus qu'elle véhicule.

En premier lieu, elle provoque systématiquement la comparaison avec l'autre Front, le Front National, lui aussi cible récurrente de ce genre d'attaque. Le choix du mot "Front" n'y est d'ailleurs pas étranger (en plus d'avoir un sens, les mots ont une portée symbolique). Le Front de Gauche en joue même à l'occasion sur le thème du "choc des Fronts", eux qui se voient l'adversaire principal du parti nationaliste (sans grand succès électoral soit dit en passant). On ne peut donc pas les exonérer de toute responsabilité dans ce raccourci, et on peut même rétrospectivement s'étonner d'un tel choix vu les facilités qu'il procure à l'éditocratie. Ses géniteurs sont des professionnels de la politique qui ne pouvaient ignorer l'effet qu'engendrerait une telle proximité.

Qu'est-ce donc que le populisme ? Je me remémore un débat très intéressant dans l'émission Ce Soir Ou Jamais, à laquelle avait participé Mélechon et une philosophe dont j'ai oublié le nom, selon laquelle le marqueur du populisme était son absence d'idées et son recours systématique au peuple pour y pallier.

Or cette absence d'idées, qui caractérise parfaitement le Front National, c'est un procès qu'on ne peut absolument pas faire au Front de Gauche vu leur travail idéologique conséquent. Peut-on alors continuer à taxer le Front de Gauche de populisme ?

Creusons un peu plus. Wikipédia à la rescousse :
Le populisme désigne un type de discours et de courants politiques, prenant pour cible de ses critiques « les élites » et prônant le recours au « peuple » (d’où son nom), s’incarnant dans une figure charismatique et soutenu par un parti acquis à ce corpus idéologique. Il suppose l'existence d'une démocratie représentative qu’il critique. C'est pourquoi il est apparu avec les démocraties modernes, après avoir connu selon certains historiens une première existence sous la République romaine
Cette critique des élites, notamment de l'oligarchie et de l' "officialisme", elle est omniprésente dans le discours des responsables du Front de Gauche, chez Mélenchon bien sûr, mais aussi chez le Secrétaire national du PG François "17 salopards" Delapierre. La critique de la démocratie représentative également : la principale revendication institutionnelle du Front de Gauche est la mise en place de référendums révocatoires dans le cadre d'une extension du contrôle du peuple sur ses représentants élus.

Ces discours et revendications traduisent au passage une profonde césure au sein de la gauche, comme on peut le sentir lors de cette passe d'arme entre Delapierre et Pascal Durand, le Secrétaire national d'EELV au cours de l'émission Mots Croisés du 08/04/2013 ("Après Cahuzac : le soupçon"), vers 33 minutes :

http://www.france2.fr/emissions/mots-croises/diffusions/08-04-2013_50156


[Intégrale] Mots croisés du 08-04 à 22h55 par francetvinfo

Delapierre avait auparavant remis en cause la légitimité des magistrats, arguant de leur absence de représentativité populaire que confère l'élection au suffrage universel (vers 29 minutes, "des juges élus par personne"). Durand lui rappelle à juste titre que les magistrats sont légitimes dans une démocratie et que remettre en cause cette légitimité par cet argument est une critique de la démocratie et de notre République. Je suis totalement d'accord avec Durand sur ce point : dans une démocratie, la légitimité n'émane pas du peuple via l'élection au suffrage universel, mais de la Constitution. Les magistrats représentent le pouvoir judiciaire défini par la Constitution, ils rendent la justice au nom du peuple en votant les lois adoptées par le Parlement représentant le peuple (ce qui rend nécessaire sa représentativité, on est d'accord là-dessus). Les magistrats n'ont pas à être représentatifs du peuple et encore moins être élus. Le Front de Gauche veut-il une élection des magistrats comme aux USA, avec toutes les dérives que cela implique ? De même, les corps intermédiaires (comme les syndicats) et les associations sont légitimes pour s'exprimer dans une démocratie sociale comme la nôtre, et pourtant ils ne sont pas élus. Le Front de Gauche fait-il siennes les critiques récurrentes de la droite envers les syndicats ? Les journalistes ne sont pas élus. Sont-ils légitimes ? Doit-on pouvoir les révoquer par référendum ou les soumettre à un contrôle populaire ?

Dans son discours, Durand confond donc représentativité et légitimité démocratique, ce que je trouve dangereux et pour tout dire populiste.

Revenons-en à la définition de ce mot. Un peu plus loin dans l'article Wikipédia :
Le populisme met en accusation les élites ou des petits groupes d'intérêt particulier de la société. Parce qu'ils détiennent un pouvoir, le populisme leur attribue la responsabilité des maux de la société : ces groupes chercheraient la satisfaction de leurs intérêts propres et trahiraient les intérêts de la plus grande partie de la population. Les populistes proposent donc de retirer l'appareil d'État des mains de ces élites égoïstes, voire criminelles, pour le « mettre au service du peuple ».
Là encore cette définition est relativement proche des solutions institutionnelles prônées par le Front de Gauche. Mais :
 Afin de remédier à cette situation, le dirigeant populiste propose des solutions qui appellent au bon sens populaire et à la simplicité. Ces solutions sont présentées comme applicables immédiatement et émanant d'une opinion publique présentée comme monolithique. Les populistes critiquent généralement les milieux d'argent ou une minorité quelconque (ethnique, politique, administrative, etc.), censés avoir accaparé le pouvoir ; ils leur opposent une majorité, qu'ils représenteraient.
Et c'est là où l'on voit que le Front de Gauche ne peut être qualifié de populiste, contrairement au FN. En effet le Front de Gauche ne se réclame jamais d'une quelconque "majorité silencieuse" ni d'un "bon sens populaire", bien au contraire. La définition qu'a le Front de Gauche du "peuple" n'a rien à voir avec ce fantasme véhiculé par les populistes, elle revient au contraire aux fondamentaux de la démocratie. Le Front de Gauche ne prône pas non plus l'avènement d'un chef qui exercerait le pouvoir au nom du peuple et au-dessus des corps intermédiaires et des instances représentatives, mais au contraire prône le transfert du pouvoir de contrôle du sommet vers la base.

Le Front de Gauche n'est donc pas populiste. Leurs critiques envers le "système" sont très (trop ?) similaires à celles exprimées par les partis populistes comme le FN, mais les solutions qu'ils proposent y sont diamétralement opposées.

En remplacement du terme de populisme, je propose donc l'emploi d'un néologisme pour qualifier le discours du Front de Gauche : le plébéisme. Le plébéisme prône le recours au peuple (la plèbe) face au système et à ses élites (les patriciens) pour revenir aux bases de la démocratie, par la mise en place d'un contrôle populaire direct sur les institutions démocratiques, afin de prévenir la main-mise d'une caste dirigeante sur le pouvoir et de corriger les dérives de la démocratie représentative qui le serait de moins en moins.

lundi 8 avril 2013

Dépucelage parlementaire pour les écolos

J'apprends à l'instant que le Parlement vient d'adopter une loi protégeant les lanceurs d'alerte. C'est apparemment la première fois qu'un texte écologiste est adopté. Félicitations à eux !

Il était temps, les "whisleblowers" sont protégés depuis 1863 aux USA. Oui, 1863, il n'y a pas d'erreur sur le second chiffre. C'est même devenu un thème récurrent du cinéma US :





En France on a eu Irène Frachon qui a révélé le scandale du Médiator avec d'autant plus de mérite qu'elle aurait pu y laisser sa carrière en l'absence de protection légale comme celle qui vient d'être adoptée.

Le changement c'est maintenant. Il était inutile d'attendre qu'un tel texte fût adopté sous la droite tant les conflits d'intérêts y sont généralisés à tous les niveaux (Xavier Bertrand, si tu m'entends...).

En tout cas ça fait plaisir d'apprendre une bonne nouvelle dans le climat actuel.

Libération du bois pour l'amer Nicolas

Le Nicolas du titre, c'est Nicolas Demorand, le dirlo de Libération, pas le gros avec une cravate à chier. Juste pour prouver que Libé n'a pas le monopole des calembours foireux (et puis avec Le Canard Enchaîné ils ont de la concurrence).

Sale week-end pour Libération. Après l'odieux titre mensonger "Mélenchon pour la «purification» éthique" qui rappelle les heures les plus sombres des blagues Carambar période rwandaise, voici qu'ils balancent un dimanche soir une "info" frelatée sur Fabius qui aurait un compte en Suisse. Piste parait-il "explorée" par Médiapart, aussitôt démentie comme il se doit par Fabius et ... Médiapart.


Et ce matin il paraît que c'est la faute aux réseaux sociaux. Tiens, ça me rappelle un film.



Je ne sais pas où va Libé, mais ils y vont à fond et en klaxonnant. Allez, continuez comme ça les gars, vous êtes bien partis pour vous faire racheter par Bernard Tapie ou un oligarque Russe et finir comme site Web de mots croisés. Pendant ce temps Sartre fait des toupies dans sa tombe, on devrait y fixer une génératrice.

vendredi 5 avril 2013

Mélenchon fait sa retape

Ce billet a failli s'appeler "Mélenchon fait le tapin", mais j'ai jugé ce titre inutilement provoc', et également contradictoire dans le sens où je me serais ainsi livré à ce que je suis sur le point de lui reprocher. Et puis j'ai eu cette après-midi une discussion très courtoise sur Twitter avec un sympathique militant FdG, @achabus, bien différent de la race de trolls gauchistes qui saute sur toute critique de son égérie et contribue à décrédibiliser son discours. C'est pour cette raison que ce billet n'est pas non plus taggé LaVraieGauche et apeau à trolls, preuve de ma bonne volonté à traiter du fond et pas de faire du LOL (même si ça fait du bien).

Tout est parti de cette interview du grand Yaka à France Info ce matin, juste après ce moment où j'accompagne la marmaille à l'école.


J.-L. Mélenchon à " La Matinale" de France Info... par lepartidegauche

On va résumer rapidement, on élaborera plus tard : Mélenchon veut surfer sur l'affaire Cahuzac pour réclamer un changement de régime par une Constituante, une 6e république, seule solution selon lui pour opérer un salutaire coup de balai. Le tout enrobé des attaques habituelles sur le "système" politique mais aussi médiatique, à coup de godille sémantique du style j'ai-bien-dit-"pourriture"-mais-j'ai-pas-dit-"tous pourris"-me-faites-pas-dire-ce-que-j'ai-pas-dit-petites-cervelles. Sur son blog Méluche en rajoute une couche sur l' "officialisme" et l'oligarchie, agrémenté de l'obligatoire référence à l'Incorruptible Robespierre, et qui atteint de nouveaux sommets dans le déshonneur par association dont il est coutumier.

Un militant FdG (lui aussi fort sympathique) que je fréquente sur un forum de discussion politique a l'habitude de dire que le PS c'est l'UMP sans la xénophobie. J'ai souvent envie de lui rétorquer que Jean-Luc Mélenchon c'est Marine Le Pen sans la xénophobie, tant les discours anti-système et victimaires (*) sont similaires (on arrêtera la comparaison ici bien entendu, leurs programmes respectifs n'ont rien à voir).

Bref, Mélenchon considère que l'affaire Cahuzac est le symptôme de la corruption irrémédiable d'un régime politique et que la seule solution est d'en changer. Traitons les problèmes à la source !




Intention louable mais je pense que c'est une erreur de diagnostic. @achabus n'est pas d'accord, c'est son droit. En effet aucun régime politique, a fortiori démocratique, n'est immunisé contre la corruption. On ne décrète pas la vertu par voie constitutionnelle. Ensuite Cahuzac aurait sans douté échappé aux solutions prônées par Mélenchon lui-même : son enrichissement ne s'est pas fait sur de l'argent public mais à travers ses activités de lobbying, qui se sont interrompues bien avant son entrée en politique. En quoi la publication de son patrimoine et de son évolution à l'occasion de ses différents mandats aurait-elle changé quoi que ce soit ? Mélenchon lui-même ne semble pas non plus un fervent partisan de la transparence si l'on en croit cet article publié il y a à peine deux semaines et déterré par Diego-san :

Quant au système médiatique qui selon Mélenchon est aussi pourri que le système politique, en quoi une nouvelle constitution pourrait-elle y remédier ? Doit-on rendre les journalistes eux aussi révocables par le peuple ? Renouveler de fond en comble la classe politique et suspendre une épée de Damoclès permanente au-dessus de la tête des élus ne changera rien à l'esprit de cour qui prévaut malheureusement chez les journalistes les plus en vue. A ce point de veulerie on est dans le domaine du Volksgeist et aucune loi, même fondamentale, n'y pourra rien changer. On ne transformera pas un vieux pays catholique et monarchique comme la France en une démocratie protestante scandinave par la magie d'un texte. Notre président précédent était très fort dans le maniement de l'arme législative, qui se révélait trop souvent plus proche du couteau à beurre que du katana japonais. Ne tombons pas dans les travers qu'on a passé 5 ans à dénoncer.

Dernier souci et non des moindres à propos de cette histoire de constituante. Bien que je sois moi-même partisan d'une 6e république tant les tares de la 5e sont nombreuses (son aspect monarchique, son manque d'équilibre des pouvoirs, la faiblesse des contre-pouvoirs, etc), j'ai même voté Montebourg à la primaire de 2011 sur cette promesse, et bien je ne suis pas du tout persuadé qu'une Constituante émanant du peuple aboutisse au résultat escompté par Mélenchon et le Front de Gauche, même en ce moment. Ceux-ci ont en effet une position très radicale sur le rôle des élus que ne partage pas forcément le reste de la population, n'oublions pas que la France est un pays très conservateur et majoritairement de droite (raison pour laquelle il est toujours délicat pour la gauche d'y gagner des élections nationales). Donc à quoi bon convoquer une Constituante si la Constitution qui en résulte n'adopte aucune des solutions avancées par ses principaux promoteurs ? Au contraire on pourrait parfaitement aboutir à l'effet inverse, le renforcement du pouvoir centralisé par la promesse de l'émergence d'un "homme fort".

On pourra aussi critiquer le timing, il y a certainement plus urgent que de bloquer les institutions pour une révision en période de crise (le porte-avion Charles-De-Gaulle bloqué pour révision en pleine guerre au Mali en serait une belle allégorie), mais j'admets la faiblesse de cet argument trop souvent servi pour justifier l'immobilisme. Cela dit je doute que les français y soient insensibles tant les sondages sur leurs préoccupations se suivent et se ressemble (le chômage toujours n°1).

Bref, la Constituante n'est pas la solution à nos problèmes. Notre 5e république s'accommodera très bien d'un renforcement des contrôles et des conditions d'éligibilité sans qu'on aie besoin d'en changer.




L'autre problème dans ce discours, c'est qu'en plus d'être une erreur de diagnostic c'est irresponsable dans le sens où ça accrédite dans l'esprit des gens le sentiment du "tous pourris". Le "système" serait tellement gâté jusqu'à l'os qu'il faudrait en changer de fond en comble par la volonté du peuple à travers une Constituante. Encore une fois, un discours peu éloigné sur la forme des discours frontistes, mais là aussi limitons la comparaison à la forme, vous ne me ferez pas dire que le FdG fait le jeu du FN (et pour cause, cf. ci-dessous).




La suite demain, qui portera sur l'opposition forme/fond dans le discours mélenchonniste (coeur de ma discussion d'aujourd'hui avec @achabus). Là, je suis crevé et je dois coucher les mômes.



(*) Mélenchon passe son temps à balancer des insultes à tout le monde, tout en se plaignant de celles qu'il reçoit, j'hésite à écrire "en retour" vu sa tendance à prendre les devants

jeudi 4 avril 2013

Affaire Cahuzac : ressortons les vieux dossiers


Non, pas dans le sens "déballage de poubelles". Je parle de ce vieux dossier, le rapport parlementaire "sur les obstacles au contrôle et à la répression de la délinquance financière et du blanchiment des capitaux en Europe", datant de 2000. Je crois me souvenir que cette mission parlementaire fut la plus longue de toute l'histoire de la 5e République.

Elle fut menée sous un gouvernement de gauche, dont le premier ministre était Lionel Jospin. Elle fut dirigée par deux jeunes députés PS pleins d'avenir. Son président et son rapporteur sont respectivement devenus ministres de l'Education Nationale et du Redressement Productif sous la présidence de François Hollande. Leurs noms : Vincent Peillon et Arnaud Montebourg.

Sitôt revenue au pouvoir en 2002, la droite s'est assises sur ces travaux, pendant 10 ans, tout en dépénalisant les délits financiers et en enlevant à la justice les moyens de faire son travail.

La gauche n'a pas de leçon à recevoir de la droite à ce sujet. Les errements personnels d'un seul ne doivent pas faire oublier le travail collectif qui a été fait et qui reste à faire.

C'est le moment d'agir Monsieur le Président : ressortez les vieux dossiers. Les outils existent, vous l'avez justement rappelé lors de votre intervention télévisée, maintenant il faut s'en servir.

mercredi 3 avril 2013

Médiapart, souviens-toi que tu mourras

Dans la Rome antique, la coutume voulait que derrière le général triomphateur défilant dans les rues de Rome, se trouve un esclave lui répétant à l'oreille « Memento mori », « souviens-toi que tu mourras ». Lui rappelant ainsi la précarité de son existence, la fugacité de ces instants de triomphe, et la vanité que confère le pouvoir et la gloire, ce que les Grecs appellent l'hybris.

Aujoud'hui c'est le triomphe de Médiapart et de son fondateur et dirigeant Edwy Plenel. Certes il faut saluer l'exceptionnel travail de ce site d'information et notamment de son journaliste Fabrice Arfi, tombeur du ministre fraudeur fiscal Jérome Cahuzac. Cela dit il y a un certain nombre de choses qui me mettent mal à l'aise dans cette affaire, alors permettez-moi d'aller un peu à contre-courant du concert de louanges hypocrite auquel on assiste, et notamment de la part des journalistes de cour qui hier encore fustigeaient leur concurrent et ses manières si peu feutrées. Je choisis donc de jouer modestement le rôle du petit esclave anonyme et invisible qui susurre à l'oreille du vainqueur.

Car même si aujourd'hui la vérité éclate et confirme l'enquête de Médiapart, les choses n'ont pas toujours été aussi convaincantes. Pour tout dire, c'est le tweet suivant qui m'a poussé à écrire ce billet :


C'est certainement ma culture scientifique qui veut ça, mais les gens qui n'ont aucun doute m'effraient. Toute affirmation est réfutable, toute preuve est critiquable, douter est un devoir. Et le doute doit toujours profiter à l'accusé.

Quelqu'un qui n'a aucun doute sur son son intime conviction, ce n'est pas un journaliste, c'est un procureur. Fabrice Arfi parle en procureur. Ce n'est pas son rôle. Son rôle en tant que journaliste est d'apporter des informations et de nous éclairer. C'est ce qu'il a fait, c'est ce qui a convaincu la justice d'ouvrir une enquête, et c'est ce qui a abouti à la chute du ministre fraudeur. C'est une grande victoire du journalisme indépendant (Médiapart n'a aucun revenu publicitaire ou actionnariat industriel). Mais cette victoire n'autorise pas un journaliste à se comporter en procureur, tel encore Edwy Plenel dans le Figaro :
"Je le dis comme je le pense, François Hollande n'a pas d'excuse. Il n'en a aucune (...) François Hollande savait exactement ce que tout le monde savait"
"Tout cela était sous les yeux (...) Les informations étaient sur la table de manière très documentée dès le début décembre"
"Ce qui n'est pas normal en démocratie, c'est qu'un journal doive se battre pendant quatre mois pour légitimer ses informations, alors que ces informations, elles étaient là, sous les yeux de tout le monde"
Et bien non monsieur Plenel, tout n'était pas "sur la table de manière très documentée". Car souvenons-nous des premiers articles de Médiapart sur cette affaire : le site affirmait que Jérôme Cahuzac disposait de fonds dissimulés dans des comptes à l'étranger (en Suisse puis à Singapour), et spéculait sur leur utilisation dans le cadre de l'achat par le couple Cahuzac d'un appartement avenue de Breteuil. Le tout accrédité par le témoignage d'un ancien agent du fisc, Rémy Garnier (qui n'est pas la source de Médiapart), lui-même peu catégorique sur la question :
Jérôme Cahuzac "a acquis son appartement parisien situé avenue de Breteuil pour le prix de six millions et demi de francs, financé comptant, en début de carrière, à hauteur de quatre millions dont l'origine reste douteuse".
Qu'en est-il de cette piste aujourd'hui ? On sait que Cahuzac a entretemps publié le détail du financement de cet achat, et même si les faits incitent désormais à la prudence pour tout ce qui concerne la défense de l'intéressé, difficile d'admettre même aujourd'hui que cette allégation fût fondée. Dans le cas contraire, nul doute que Médiapart aurait continué d'appuyer là où ça fait mal pendant des semaines, fidèles à leur technique de feuilletonnage. Donc parmi "les informations (qui) étaient sur la table de manière très documentée dès le début décembre", "sous les yeux" de François Hollande désormais associé au déshonneur de son ministre déchu, en voici au moins une de particulièrement frelatée. Hollande aurait-il dû démissionner son ministre sur ces seules affirmations ? N'oubliez jamais, toute affirmation est réfutable, toute preuve est critiquable, même affublée du conditionnel.

Reste l'histoire des comptes dissimulés. La principale preuve ? Un enregistrement de médiocre qualité, obtenu dans des conditions rocambolesques par l'un des principaux opposants politiques locaux à Cahuzac. Là encore, pourquoi accorder plus de crédit à sa véracité qu'à la thèse inverse, celle de la manipulation ? Médiapart disposait-il de preuves plus probantes de sa véracité, qu'ils auraient dissimulé au public afin de maintenir le suspense ? Non pas que je critique le feuilletonnage, tout à fait légitime quand on est un organe de presse dont la survie dépend de ses ventes (j'achète avec plaisir le Canard Enchaîné toutes les semaines depuis presque 20 ans). Vous ne me verrez jamais faire ce procès. Mais admettez toutefois qu'il neutralise complètement l'attaque de Plenel envers Hollande. Difficile en effet de reprocher à Hollande de n'avoir pas agi face à des éléments aussi peu probants alors qu'il a démissionné son ministre moins de trois heures après que la justice les aie validés en ouvrant une enquête. Si les journalistes ne doivent pas se substituer à la justice, le Président de la République non plus, la séparation des pouvoirs est la base de notre démocratie si chère à Plenel.

"Ce que tout le monde savait", les lecteurs de Médiapart l'ignoraient, je l'ignorais, et même Médiapart semble-t-il l'ignorait. Car où sont ces fameuses preuves, hormis celles qu'on connait déjà ? Si elles existaient, ils les auraient déjà publiées, d'autant plus qu'il n'ont désormais plus aucune raison de les garder pour eux-mêmes. En réalité ni Médiapart, si ses lecteurs, ni même le Président de la République, n'ont les pouvoirs d'un juge d'instruction qui peut ordonner une commission rogatoire internationale pour aller perquisitionner une banque suisse. Et hormis ce fameux enregistrement (finalement authentifié, mais comment le prédire à l'époque ?), aucun autre élément n'est venu de Médiapart étayer cette thèse jusqu'aux aveux de l'ex-Ministre, or c'est bien le travail de la justice et non celui de Médiapart qui l'a poussé à les faire.


Que reproche donc Edwy Plenel à François Hollande ?


D'avoir eu des doutes sur le travail de Médiapart ? Mais c'est à Médiapart d'être convaincant. Au contraire, Médiapart entend désormais qu'on prenne leurs affirmations pour argent comptant sur la seule foi de leurs succès passé. Alors qu'il a fallu une expertise technique suivi d'une commission rogatoire pour confondre le ministre. Quand Plenel se plaint qu'il "n'est pas normal en démocratie (...) qu'un journal doive se battre pendant quatre mois pour légitimer ses informations, alors que ces informations, elles étaient là, sous les yeux de tout le monde", il affirme que le travail d'un journaliste vaut celui d'un juge, ce qui est choquant. On doit juger d'une preuve sur sa valeur intrinsèque et pas sur celui qui l'avance.

De ne pas avoir mené d'enquête de son côté ? Mais ce n'est pas son rôle de se substituer à la justice. Au contraire il doit la laisser travailler en toute indépendance et sérénité, ce qui a été fait. Si Hollande l'avait fait, j'aurais été le premier choqué, au nom de la séparation des pouvoirs, que le pouvoir exécutif diligente une enquête parallèle avec tous les soupçons que ça implique. On ne peut pas non plus reprocher à Hollande de ne pas avoir voulu obtenir des éléments d'enquête de façon détournée, c'eut été une violation du secret de l'instruction, d'autant plus inacceptable qu'elle aurait été commise par celui-là même qui est en le garant constitutionnel.

De ne pas avoir démissionné Cahuzac plus tôt ? Mais ce n'est pas à la presse d'exiger le départ d'un ministre mis en cause. Au contraire, Hollande a réagi moins de trois heures après l'ouverture d'une enquête par la justice suite à la validation de la bande sonore. A-t-on déjà vu réaction plus vive à l'encontre d'un responsable politique même pas mis en examen ?


En réalité Edwy Plenel reproche à François Hollande d'avoir laissé fonctionner la justice de façon indépendante plutôt que d'avoir suivi aveuglément l'avis d'un organe de presse, aussi respectable fut-il. Or, n'en déplaise à Edwy Plenel, même si la presse a un rôle essentiel en démocratie, elle y a aussi une place à tenir et ne saurait empiéter sur celle des autres. La séparation des pouvoir, c'est le fondement de la démocratie tant chérie par Edwy Plenel. Et un régime où un ministre doit démissionner sitôt sa mise en cause par un organe de presse, quel qu'il soit, je n'en veux pas.


Je continuerai à lire Médiapart avec la même vigilance qu'auparavant pour tout organe de presse digne de ce nom. J'espère qu'en retour Médiapart et son dirigeant Edwy Plenel continueront à faire reculer la corruption tout en évitant le piège de l'hybris, au risque de finir comme Prométhée ou Icare.

lundi 1 avril 2013

En France comme en Europe, l'échec c'est la droite


Dans le précédent billet je vous parlais du test politique américain Politicaltest. J'avais déjà fait un test similaire il y a quelques années avec des résultats comparables : Political Compass. Leur classification se base sur deux axes libertaire-autoritaire et gauche-droite.


Au passage voici leur répartition des gouvernements de l'UE en 2012 :


Et ici la répartition de différents dirigeants internationaux, dont François Hollande et d'autres dirigeants européens. On n'apprend pas grand chose de ce qu'on sait déjà, à savoir qu'Hollande est de centre-gauche, que le Grec Alexis Tripras n'en est pas si éloigné (n'en déplaise au Front de Gauche), que Chavez avait un certain penchant pour l'autoritarisme (itou), et que la gauche est malheureusement minoritaire un peu partout :


On comprend mieux pourquoi il est si difficile pour Hollande d'influer en quoi que ce soit sur les grandes orientations de l'UE, notamment sur cette obsession de l'austérité budgétaire qui détruit lentement mais surement notre économie tandis que le reste du monde connaît déjà une forte reprise économique.

En France comme en Europe, l'échec c'est la droite.